Bonus-malus écologique : que pensent les Français de la nouvelle réglementation ?
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En pleine mise en application de la nouvelle réglementation du bonus-malus écologique, Roole (ex-Club Identicar) a lancé une enquête sur la perception qu’ont les Français de ce système qui vise à favoriser le choix d’un véhicule peu émetteur de CO2 et pénalise l’achat des modèles les plus polluants. L’étude dresse un bilan mitigé de la compréhension de la réforme et de son influence sur les décisions d’achat de véhicules.
Bonus-malus écologique, quésaco ?
Près d’un tiers des Français n’a jamais entendu parler de cette nouvelle réglementation 2020 (32 %), et près d’un Français sur deux a été sensibilisé mais ne sait pas exactement de quoi il s’agit (48 %). Des chiffres qui traduisent le manque d’intérêt ou le manque d’information des Français concernant cette nouvelle réglementation.
On note une meilleure connaissance de la réforme chez les personnes ayant l’intention d’acheter un véhicule dans les 12 prochains mois : elles sont 30 % à savoir exactement de quoi il s’agit (contre 20 % de l’ensemble des personnes interrogées).
Une réforme qui ne fait pas l'unanimité
Parmi les Français qui connaissent la réforme, 46 % la jugent injuste et contraignante, car c’est l’automobiliste qui « trinque une nouvelle fois ». Cet avis négatif ressort d’avantage chez les personnes de 55 ans et plus (56 %), ainsi qu’en milieu rural (55 %). A l’inverse, les 18-24 ans (63 %) et les Parisiens (47 %) la trouvent juste et pertinente pour la transition écologique.
Ces chiffres montrent une nouvelle fois les disparités entre les populations urbaines et rurales, et l’intérêt plus prononcé des jeunes pour l’environnement. Les jeunes générations sont plus enclines à faire des efforts pour modifier leurs modes de consommation : seul un 18-24 ans sur cinq pense que la réforme est injuste et contraignante. A budget équivalent, ils seraient les seuls à se tourner majoritairement vers un véhicule électrique neuf (43 %), avant d’aller vers un véhicule thermique d’occasion peu kilométré (36 %).
Un bilan mitigé
En cas d’achat, plus d’un Français sur deux (51 %) indique qu’il ne se laisserait pas guider par ce système de bonus-malus pour le choix de son nouveau véhicule. Parmi ces derniers, 18 % pensent qu’il s’agit d’une énième taxe et n’aiment pas l’idée de devoir payer une taxe en plus pour un véhicule qui leur plaît, et 33 % avancent ne pas avoir les moyens de s’offrir un véhicule hybride ou électrique, même avec l’aide du bonus écologique.
Les jeunes se démarquent une nouvelle fois, puisque 48 % des 18-24 ans indiquent que cette réglementation aura une incidence sur leur décision en cas d’achat (vs 34 % des 55 et +). Les chiffres évoluent légèrement chez les Français qui ont l’intention d’acheter un véhicule durant les 12 prochains mois : 47 % d’entre eux affirment qu’ils tiendront compte de la réforme pour leur achat car ils sont sensibles à la question écologique (vs 41 % des Français au global).
Une transition en cours ...
Si le bonus écologique a pour but d’inciter les Français à investir dans un véhicule peu émetteur de CO2, ces derniers ne semblent pas encore convertis… Seuls 8 % des Français se dirigeraient en premier lieu vers l’électrique pour leur futur achat (28 % pour l’hybride, 25 % pour l’essence, 24 % pour le diesel). Lorsqu’on leur demande si, à budget équivalent, ils se dirigeraient plutôt vers un véhicule thermique d’occasion peu kilométré ou vers un véhicule électrique neuf (deux façons de contourner la taxe), la première option est privilégiée (42 %) par rapport à la seconde (31 %).
Une nouvelle fois, la tendance s’inverse selon que l’automobiliste soit urbain ou rural. Les ruraux seraient 49 % à se tourner d’abord vers le thermique d’occasion peu kilométré et 28 % à privilégier un véhicule électrique neuf. Quant aux citadins, ils seraient 42 % à se tourner d’abord vers un véhicule électrique neuf et 36 % à se diriger vers un véhicule thermique d’occasion peu kilométré.
En conclusion ...
La réforme du bonus-malus écologique est globalement peu connue, mal comprise et peu populaire car vécue comme une énième taxe. Les Français se disent majoritairement sensibles aux questions écologiques (88 %) mais ne sont pas tout-à-fait prêts à changer leurs habitudes d’achat et de consommation en matière d’auto… Les consciences évoluent lentement mais sûrement. Les jeunes générations sont particulièrement conscientes des efforts à fournir pour rouler plus propre.
*L’enquête a été réalisée auprès de 1 016 personnes représentatives de la population nationale française et âgées de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne sur le panel propriétaire YouGov France du 4 au 5 février 2020.